C EST ICI QUE LA VIE COMMENCE

Il est presque 10h PM... Le rickshaw nous a déposé sur une petite place, à l'entrée d'une ruelle. Après de lourdes négociations, nous parvenons à lui faire comprendre que ce qu'il demande est trop cher et nous nous en sortons pour une somme correcte. Ah ces rickshaws amateurs de touristes en manque de repères monétaires!!! Trop forts... A l'heure place, je ne me gênerai pas non plus, les richesses étant tellement mal réparties sur cette planète!

Bref, comme de rigueur en Inde, nous ne restons jamais seules bien longtemps. Un homme qui passait par là décide de nous emmener à l'hôtel que nous cherchons : YOGI LODGE, décrit par le guide du routard comme un lieu très correct en matière de rapport qualité-prix. Nous suivons l'indien qui est devenu notre guide le temps d'aller au Yogi Lodge... Il va vite, très vite, sauf que nous n'avions pas prévu, ni l'une, ni l'autre, que les rues étaient si étroites, si sales et aux dénivelés si important. Prenez par exemple, les toutes petites rues du sud de la France, d'un village intra muros.

Les voitures ne circulent pas, évidemment. Mais en Inde, à Varanasi, dans le quartier de Mir Ghât, non seulement les rickshaws circulent, dans les 2 sens évidemment, les motos aussi, les vélos, les familles entières et, bien sûr, les vaches, les buffles, les chèvres et les militaires! Ajoutez au sol, des poubelles vidées partout, des défécations d'animaux en liberté, des défécations d'humains et de la fumée de tout et n'importe quoi. Ajoutez également des boutiques ouvertes sur la rue, des escaliers glissants par le mélange de la saleté et des différents liquides qui y coulent en permanence, des enfants qui courent et qui jouent ainsi que des vieillards qui marchent mal. Vous obtenez Mir Ghât, sale et infecte à notre arrivée puis magique, insolite, riche de sens et propice à l'apprentissage de la sagesse au départ.

Le Yogi Lodge est trouvé.

Nous sommes un peu déçues. Un patron qui ne parle pas anglais et qui communique les plus strictes informations à ses clients. Pas d'électricité. Des douches et toilettes communes à l'hygiène plus que douteuse. Et une chambre digne d'un cloître de prêtres boudhistes. Nous avons beau être à Bénares, nous n'en sommes pas encore à rentrer dans les ordres religieux de l'hindouisme. Bref, une douche, une lessive et un peu de rangement plus tard, nous quittons l'hôtel, enfin, le cloître, pour aller découvrir notre quartier et, surtout, le Gange...

A peine sorties de l'hôtel, dans le virage situé à 10m, nous rencontrons RAMESH. Ce nom je l'écrit en lettres majuscules car c'est un être hors du commun qui mérite bien quelques majuscules pour exprimer toute la générosité et l'humanité qu'il pratique au quotidien. Du moins, avec nous, ses amies de coeur et avec moi, qu'il attendra 5 ou 10 ans s'il faut avant que je revienne, comme on se l'est promis en nous quittant. Sophie, elle, écrira, je l espere, ses propres mots sur Ramesh et Varanasi,ce sera sa vision des choses, son expérience.

Ma vison des choses se poursuit.

Ramesh nous dit qu'il connait plein de français et aime vraiment les gens de ce pays. Il nous fait entrer dans sa boutique, nous ôtons nos chaussures avant d'y pénétrer. C'est joli, il y a un petit salon installé au sol, tout blanc, avec des coussins. Ramesh vend de la soie, des textiles et fait des vêtements sur mesure. Il nous montre son livre d'or dans lequel se trouvent plein de messages de ses amis français et on sent déjà toute la générosité de cet homme là à travers son regard sur ses amis. Le vrai amour naîtra peu de temps après cette rencontre. Il vient à peine de nous interpeller alors qu'il nous a probablement entendu parler français entre nous. Il nous propose de nous faire visiter la ville, tous son quartier. Méfiantes, nous connaissons maintenant les pratiques des indiens dans les lieux touristiques, qui consistent à accompagner des touristes et de les guider dans tous les pièges pour toucher leurs fameuses commission. C'est en nous montrant son enseigne sur le mur, que je trouve Ramesh de plus en plus sympathique : "Ramesh - SILK and HANDCRAFTS - ze boutik préférée des français". Nous partons en visite avec lui à travers le dédale des petites rues de Mir Ghât.

Il y a des temples partout, des tout petits, des moyens, des grands, des fastueux.... Cachés dans des petites niches, construites autour d'arbres millénaires ou interdites à la photographie. Toutes, en tout cas, sont entretenues, garnies d'offrandes et oranges. C'est vraiment la couleur de Mir Ghât. De ses dieux, de ses temples, des tuniques des boudhistes, des turbans des hommes saints (holy men), des tilaks des pratiquants (un point de poudre orange dilué à l'eau et posé sur le front) ainsi que des petits pots en terre, à usage unique, destinés à boire le tchaî et dont les miettes, ou bien les restes usagés jalonnent le bord des ruelles.

Ramesh nous emmène un peu partout et m'explique, en anglais, des tonnes de choses sur la spiritualité, les temples, les dieux, les gens, Varanasi,le Gange et le sens de la vie. Ne pouvant pas tout traduire à Sophie compte tenu du fort débit de paroles de Ramesh,  mais essayant de lui en relater le maximum en français, je sens peu à peu que je deviens bilingue sans m'en rendre compte. C'est un miracle et... Ca va se savoir! Pour un obtenir plein d'infos sur l'hindouisme et la cité sainte et de plus amples renseignements, me demander ultérieurement. OU bien prendre un billet d'avion pour l'Inde et aller à Varanasi! Ou bien appeler Ramesh qui se fera un plaisir, je l'espère, de répondre à mes questions par téléphone!

INFOS GENERALE : Parvâti et Ganesh sont les principales visages de Shiva représentées dans les temples de Varanasi.

A cette heure-ci encore, Ramesh est seulement notre guide qui espère faire des affaires avec nous dans sa boutique ultérieurement. Je l'ai repéré et il le sait bien. Mais de fil en aiguilles, je ne sais

pas comment ni par quel miracle, nos coeurs se sont ouverts et nos vies se croisées. C'est là que ca s'est passé et que ca se passera encore et encore dans mon coeur et dans ma tête pour toujours je pense...