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Les voyages d'Angéline
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Les voyages d'Angéline
22 février 2009

SUITE DES AVENTURES FERROVIERES

Et c'est en direction du Gange, dans le train que je vais avoir ma réponse... 

Delhi, railway station, 7.AM, face à Main Bazar, jeudi 12 février 2009 

Comme lu un peu partout sur tous les guides et vu sur tous les sites et clips vidéos disponibles sur internet, la garde de Delhi est noire de monde. Ca circule, ca gigote, ca crie, ca se bouscule, ca se regarde et ca attend. Partout des gens attendent et patientent depuis plusieurs heures parfois, ca se voit. 

A cette heure ci, l'Inde ne nous fait plus peur et c'est avec assurance et moult regards partout que nous avançons, chargées comme des mulets, parmi tout ces indiens, d'ici et d'ailleurs qui vont et qui viennent partout car les indiens sont de très grands voyageurs dans leur pays. 

Cette aventure de mullets, que nous sommes à cette heure, se termine sur le quai, pour attendre, comme tout le monde. Anecdote intéressante : après les attentats de Bombay, la milice est partout et surveille tout, quand elle ne dort pas, et a installe des portes en fois munies de détecteurs de je ne sais pas trop quoi pour contrôler les voyageurs et leurs bagages... Mais, ce qu'elle n'a pas bien prévu, cette milice, c'est la taille des portes et, bien sur, les portes de contrôles sont beaucoup plus étroites que les portes donc tous les voyageurs chargés très lourdement, et il y en a beaucoup, passent a cote de la porte de sécurité sous les regards fatigués et les bâillements de la police qui reste le plus souvent assise à regarder les gens passer. 

Bref, nous attendons sagement notre train de 20h00, assises entre 2 hommes qui nous regardent fixement, des femmes qui passent chargées d'enfants dans les bras, de saris magnifiques, qu'elles portent avec aisance, de bagages à mains tres lourds et des hommes qui font la manche, d'autres qui vendent tout et n'importe quoi et de la milice qui regarde.

C'est a ce moment très précis que Sophie décide d'aller chercher un thé, car en Inde c'est le Tchaî qui règne en maître à toute heure du jour et de la nuit, partout et n'importe quand par n'importe qui. Sophie se débrouille de mieux en mieux avec l'anglais... Non, je plaisante, en fait elle est de plus en plus à l'aise avec son corps et c'est avec son corps qu'elle s'exprime le mieux. Du coup, son thé, elle l'a commandé tranquille sur le quai de la gare tandis que moi je surveillais nos bagages d'occidentaux, très faciles à reconnaître car ce sont les seuls qui se portent sur le dos ici. Les indiens n'ont pas de sacs à dos, seulement des gros cartons, voire énormes, et des bagages à mains ou des valises. 

Et puis voilla le train qui arrive... Les écrans de la gare sont incompréhensibles : en anglais, en hindi, ca clignote, ca change tout le temps. Bref, à 19h30 nous doutons que ce soit notre train qui arrive. Voyant la cohue qui règne à l'arrivée de ce train, le doute s'installe vraiment, nous décidons de tenter un coup de force en demandant à un officier si ce train est notre train, il non dit que non, un indien assis à coté de nous nous dit que oui, au bureau d'informations on ne répond à nouveau non. Le quai s'agite dans tous les sens et nous décidons de nous rendre devant notre wagon qui, bien sur, se trouve à l'opposé de nous. La course folle commence... Nous apercevons des papiers collés aux wagons. Je tente d'en lire un en passant et me rend compte que tout est écrit en hindi. Ouahhh! 

Arrivées près de notre wagon, un autre papier accroché. Je le lis calmement et découvre 2 noms qui sonnent bizarrement parmi cette foule de noms aux accents indiens : BROCHOIRE et RABISCHUNG. Good! C'est bien notre train et nous montons, soulagées et complètement détendues. 

Nous trouvons notre place et nous y installons en prenant garde de bien observer autour de nous la manière dont les indiens agissent dans le train. C'est bon. Un indien qui voyage reste un voyageur et garde les codes de tous les voyageurs dans le monde entier. On s'installe, on se pousse, on bloque le passage et on s'assoit. 

Autour de nous, des enfants et des parents, des enfants très très jeunes dans les bras de leurs mères, des hommes qui parlent fort et puis, soudain, notre banquette, sorte de petit salon pour 6 se remplit... D'hommes! 

Nous échangeons avec notre voisin qui bloque tout le salon avec son énorme carton et il nous aide à installer nos sacs très lours sous les banquettes. 

Je décide de tester le terrain et de ne pas parler pour ne pas éveiller la curiosité. Sophie, elle, me parle librement, en français, et je lui répond timidement pour faire des tests. Ca marche!

1heure après notre installation et seulement 2 pages du magazine "psychologies", en français bien sur, plus tard, les hommes nous accompagnant commencent à nous poser des question. 

A moi, à Sophie et puis mutuellement... Mon anglais s'améliore de minutes en minutes car je parviens à me faire comprendre et commence même à avoir saisi l'accent si particulier de l'anglais dit par les indiens. Bref, c'est parti mon kiki! On rit, on plaisante, on se chambre, on se montre nos photos, on se raconte nos histoires et on s'ouvrent nos coeurs. Après avoir entendu mon histoire, Yadav, un entrepreneur indien, assez riche, qui exporte de la soie dans le monde entier me dit : "Good Luck!"... Je crois que je n'oublierai jamais cet homme là, descendu du train, lors d'un arrêt express, juste pour me montrer la lune indienne. 

Et puis le voila qui nous montre son téléphone, tous les indiens, même les plus pauvres dans la rue, ont un mobile, avec la particularité de ne pas avoir de répondeur ce pourquoi les téléphones sonnent longtemps si les indiens ne veulent pas répondre. Et dans le téléphone de Yadav, il y a plein de réponses... Nous voyons sa maison, très très jolie par rapport à ce que nous avons vue à Delhi, et découvrons ses tapis magnifiques qu'il fabrique à Varanasi. Et puis...Sa famille et, surtout, sa femme! Qui n'est pas 1 mais 2! Oui, Yadav a 2 femmes... Il rigole devant nos têtes interrogées et nous comprenons qu'il a encore bien d'autres secrets de famille, sans doute... Et puis, entourées de 6 hommes aisés et cultivés car parlant anglais et étant installé dans notre wagon, de bonne classe, nous arrivons à faire passer le temps très vite. 12 heures de train, ça n'est pas rien. Vient l'heure du repas, nous n'avons rien prévu. Mais, heureusement, dans notre collègue de "salon" a apporté tout ce qu'il faut : thali vide à remplir, chapati, légumes et autres piments super forts... On goûte, on rigole, on se brûle la langue avec les piments mais, surtout, on apprends, on se régale on s'enrichit de découvertes culinaires... 

Au fait, nous ne sommes toujours pas malades... Le ventre et le reste vont bien. 

Il est l'heure se coucher. Tout le train se prépare en même temps : les banquettes se déplient, les couvertures, draps et oreillers se déploient et les cadenas s'installent aux bagages. Je suis rassurée, je connais maintenant les hommes qui m'entourent et je sais qu'ils veilleront sur nous cette nuit. C'est comme ca en Inde, quand on est respecté, les gens nous respecte et encore plus encore : ils nous protègent et nous placent sous leur responsabilités. 

Le lendemain, le train se réveille doucement, mais très tôt. Après enquête, je sais que les indiens se lèvent très très tôt : 5 ou 6h du matin. Et dans le train c'est pareil. J'ai mal dormi, j'ai mal partout. Il est 6h, je réveille Sophie qui dort encore paisiblement juste au dessus de moi, dans la banquette du milieu. Nous nous préparons, nous lavons sommairement dans le train, il y a tout ce qu'il faut. Un vendeur de tchaî passe dans notre "salon", nous décidons de prendre notre petit déjeuner de cette façon, et par la même occasion, d'offrir aux 2 compagnons qui restent avec nous un tchaî aussi. 

Nous allons découvrir à ce moment là, une autre facette de l'homme indien : il ne se laisse pas inviter par 2 femmes, en effet, les hommes refusent notre invitation et préfèrent commander eux mêmes nos thés et les leurs. Finalement, chacun paie sa part... 

Yadav et son ami, marchands et fabricants de tapis de Varanasi, sont descendus à la station avant Varanasi car a l'aller, ils ont laissé leur voiture ici... On se quitte en se laissant nos coordonnées téléphoniques. Ca sent la fin de cette belle aventure humaine... Mais le début d'une autre sans doute!

Comme m'a dit notre voisin en me serrant la main chaleureusement, dont je n'ai pas noté le prénom et j'en suis désolé : "SONBE"... En Hindi, ca veut dire que le soleil soit avec toi. Je l'ai remercié et nous sommes descendue à Varanasi... 

SONBE. SONBE. En avant toutes! 

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Commentaires
C
je trouve ton aventure super.c'est bien d'avoir fait un blog comme saa on peut suivre ce que tu fait.<br /> Cindy
Les voyages d'Angéline
  • Mes voyages sont aussi les votres... C'est avec un grand plaisir que je vous emmene dans ma valise pour vous faire découvrir des vies d'ailleurs. J'aime m' échapper quelquefois du pessimisme bien de chez nous : voyons le monde tant qu'il est encore beau!
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